Bulletin de l'IVS 02 / 2019

L’inventaire des voies de communication historiques de la Suisse

Thèmes:

• Chemins de randonnée pédestre et voies de communication
  historiques : recensement commun du besoin d’entretien
• Excursion technique IVS 2019
• Signature de la Convention de Faro
• Le défi des dégâts dus aux intempéries

Chemins de randonnée pédestre et voies de communication
historiques : recensement commun du besoin d’entretien

Environ 8 000 kilomètres d’itinéraires IVS avec substance et avec beaucoup de substance sont également des chemins de randonnée pédestre avec revêtement naturel – des conditions idéales pour une étroite collaboration entre les chemins de randonnée pédestre et les voies de communication historiques. Une enquête actuelle parmi les services IVS cantonaux et les organisations spécialisées dans les chemins de randonnée pédestre montre que les bases matérielles et juridiques sont établies. Il s’agit à présent d’exploiter ces synergies.



Prenons par exemple le recensement du besoin d’entretien et de remise en état de chemins de randonnée pédestre et des voies de communication historiques. Il serait en principe possible pour tous les chemins avec un tracé commun. L’OFROU et Suisse Rando souhaitent par conséquent élaborer dans trois cantons une méthode de recensement commun dans le cadre d’un essai pilote, en étroite collaboration avec les responsables des chemins de randonnée pédestre et les services IVS.

Les collaborateurs qui recensent le besoin d’entretien doivent évaluer grossièrement, moyennant un supplément de travail minime, l’état et le besoin de conservation des voies de communication historiques lors de leur contrôle annuel (besoin d’entretien du chemin, état de la signalisation). Cet essai pilote doit permettre de tester une méthode solide, acceptée et utilisée par tous les services impliqués. Il est prévu de réaliser les essais pilotes en 2020.

Excursion technique IVS 2019 :
Schollbergstrasse – Sur les traces de la première route
fédérale

L’excursion IVS de mai 2019 nous a amenés le long de l’ancienne Schollbergstrasse rénovée (SG 3.1.3, entre Sargans et Trübbach/Wartau) et au pont historique Schlichergrabenbrücke, qui se trouve à proximité immédiate dans la vallée du Rhin. Construite entre 1490 et 1492, la Schollbergstrasse est la première route fédérale élaborée pour la Diète fédérale. À partir de cet exemple, Cornel Doswald, chef de projet des travaux de remise en état, nous a expliqué les nombreux aspects liés à la conservation des voies de communication historiques. Il fallut en effet, d’une part, répondre à des questions techniques et en rapport avec la conservation des monuments historiques et, d’autre part, tenir compte du fort ancrage dans les communes locales. Ce fut un succès, comme l’a également souligné Jörg Tanner, maire de Sargans, lors de l’excursion technique IVS.



La remise en état a duré de 2009 à 2016 et a nécessité la coopération de différents spécialistes. Tous ont contribué à rétablir l’accessibilité au public d’un précieux élément de l’histoire de la circulation et d'un patrimoine culturel d’importance nationale. Tout comme le Schlichergrabenbrücke, un joyau local datant des années 1850. Depuis les années 70 du siècle dernier, ce petit pont ne servait plus que d’abri pour engins agricoles. Sa substance historique est réapparue dans les mémoires dans le cadre de la décontamination du champ de tir situé à proximité. Il a été restauré en 2017.

Signature de la Convention de Faro

Le 10 juin 2019, les Chambres fédérales ont ratifié la Convention cadre du Conseil de l’Europe de 2005 sur la valeur du patrimoine culturel pour la société – également nommée Convention de Faro. Cette convention s’appuie sur une vision large de la notion de patrimoine culturel, qui inclut des formes matérielles, immatérielles et numériques. Les États signataires réaffirment leur volonté d’activer le potentiel du patrimoine culturel, de créer de nouveaux accès et de permettre de nouvelles formes d’utilisation. Ces objectifs corroborent les activités de l’OFROU pour la conservation des voies de communication historiques. La convention appelle à une politique moderne en matière de patrimoine culturel et vient confirmer le travail de la Confédération et des cantons. La convention cadre est également une base pour l’orientation future de la politique nationale en matière de patrimoine culturel. Loin de se contenter d’un rôle de protection, elle met également la lumière sur l’utilité du patrimoine culturel pour la société et renforce la participation et la responsabilité de la population.

Le défi des dégâts dus aux intempéries

Les récentes intempéries ont endommagé voire détruit de nombreuses voies de circulation historiques. Outre les conséquences directes parfois tragiques pour la population, cela s’accompagne souvent de regrettables préjudices pour la structure historique et culturelle. Sans parler de la perte de biens culturels familiers et identitaires pour des villages ou des vallées entières. De nombreux ouvrages sont fortement endommagés, non seulement de l'extérieur, mais aussi dans leurs éléments porteurs et constitutifs. Cela pose également des questions fondamentales concernant la conservation des monuments historiques : Faut-il envisager une reconstruction, l'utilisation de moyens modernes, une simple remise en état fonctionnelle ?

Contrairement aux projets de conservation « normaux », les sinistres s’accompagnent en général de contraintes de temps aggravantes. La multiplication des sinistres entraîne par conséquent des coûts non planifiables et non budgétisables, souvent importants, et pèse sur les ressources déjà limitées de l’OFROU pour les projets de conservation. Il est possible, en conséquence, que des projets de remise en état moins urgents soient programmés en plusieurs étapes voire repoussés à plus tard. Un enjeu auquel l’OFROU sera confronté au cours des prochaines années.  



Hüscherabachbrücke, Splügen, Grisons / Route des Diligences, Vernayaz, VS



Combe Boisse, Val-de-Ruz, Neuchâtel / Ancienne route d’Avers, Grisons